Voici un extrait du journal Le Monde ou sont expliquées les différentes conséquences du dopage.
Qu'est-ce qu'un produit dopant ? Une substance susceptible d'améliorer la performance grâce à son pouvoir pharmacologique et dont l'usage est considéré comme contraire à l'"esprit" sportif, entendu comme le respect des règles garantissant l'équité de la compétition. Mais la traque des tricheurs ferait presque oublier que le dopage présente aussi, et surtout, un risque pour la santé des athlètes. Un danger qui peut être mortel.
Le 13 juillet 1967, le Britannique Tom Simpson s'écroule sur les pentes du mont Ventoux, à 36 ans, en pleine étape du Tour de France, terrassé sous l'effet combiné de l'abus d'amphétamines et de la forte chaleur. Quelques mois plus tard, le Comité international olympique (CIO) publie la première liste des substances interdites (amphétamines, stimulants et analgésiques narcotiques) (...). Depuis, la liste des produits prohibés s'est étoffée, mais aussi celle des sportifs disparus prématurément.
En 1990, la fédération néerlandaise de cyclisme avait ouvert une enquête après les morts suspectes, par arrêt cardiaque, de sept de ses coureurs dont celles de Johannes Draaijer, à 27 ans, de Connie Meijer, à 25 ans, médaillé bronze aux mondiaux de 1987, et de Bert Oosterbosch, à 32 ans, vainqueur de trois étapes du Tour. Les autopsies n'avaient rien révélé, mais la veuve de Johannes Draaijer (...) avait affirmé que son mari prenait de l'érythropoïétine (...) et souhaité que sa mort serve d'avertissement. (...) Très prisée des sportifs parce qu'elle permet d'améliorer (...) les capacités d'endurance, [l'EPO] majore les risques d'accidents cardio-vasculaires en rendant le sang plus épais. Dans un article du New England Journal of Medecine, le docteur Allan J. Ersley expliquait, dès 1991, que la prise d'EPO par les athlètes pouvait être "responsable de thromboses mortelles".
Les morts suspectes ne concernent pas que des cyclistes. En Italie, le procureur adjoint de Turin, Raffaele Guariniello, qui s'est rendu célèbre en enquêtant sur les pratiques pharmacologiques de la Juventus, mène depuis plusieurs années une étude épidémiologique sur les joueurs du Calcio. Sur 24 000 footballeurs ayant évolué en 1re, 2e et 3e division entre 1960 et 1990, le juge a répertorié 400 décès et en a jugé plus de 70 suspects. Parmi ces morts suspectes, l'étude relève un nombre anormalement élevé de leucémies et de cancers du foie, du pancréas ou du colon. Des maladies que favorise la prise de stéroïdes anabolisants ou d'hormones de croissance. L'étude a également mis en évidence la forte proportion de joueurs atteints de sclérose latérale amyotrophique (SLA), une pathologie neurologique qui entraîne une paralysie progressive des muscles.
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